La douleur aigüe et chronique

 La douleur aigüe ou post-opératoire

 Selon la définition officielle de l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes". Il s’agit d’une expérience qui est différente d’une personne à l’autre et qui est influencée par plusieurs facteurs.

La sensation douloureuse est certainement désagréable, mais elle est «normale» et utile suite à une blessure ou une intervention chirurgicale. Elle fait en sorte que nous protégeons la partie de notre corps qui est blessée.

Échelle de la douleur

Apprenez à évaluer votre niveau de douleur. Les échelles de 0 à 10 sont habituellement utilisées. Les intervenants qui vous soignent vont souvent vous poser la question et ajuster les soins en fonction de l’intensité de la douleur que vous rapportez. L’intensité ressentie peut être influencée par l’aspect désagréable ou le contexte émotif de celle-ci.

Médication

Prenez la médication qui vous a été prescrite. N’attendez pas que la douleur soit forte pour vous soulager. Il est beaucoup plus difficile de faire diminuer une douleur forte qu’une douleur modérée. SI vous vous forcez à tolérer une douleur trop forte, vous retarderez le processus de guérison. À moins d’un avis médical contraire, l’utilisation de l’Acétaminophène(Tylenol) est souvent recommandée pour augmenter l’effet contre la douleur des autres médicaments (anti-inflammatoires, opioïdes). Lorsque les médicaments sont pris tels que prescrits, les risques de développer une dépendance à ceux-ci est très faible. Par contre, si vous avez une inquiétude à ce sujet, parlez-en à votre pharmacien ou médecin.

La  tenue d’un petit journal de bord, avec les intensités de douleur et la médication prise selon le moment de la journée, peut être utile pour l’ajustement des prescriptions.

Dans quels cas devriez-vous consulter le pharmacien ou le médecin :

·       la médication prescrite ne vous soulage pas suffisamment (la douleur demeure au-delà de 4-5/10 la majorité du temps);

·       la douleur ne diminue pas après 2-3 semaines d’utilisation des médicaments;

·       les effets secondaires de la médication vous incommodent.

Glace

Appliquez de la glace ou des compresses froides que vous envelopperez d’un linge légèrement humide durant 10 à 15 minutes sur le site de la douleur. Répétez aux deux heures pour soulager et prévenir la douleur.

Repos

Mettez la zone douloureuse au repos. Suivez les recommandations du médecin pour la reprise de la mise en charge et des efforts.

Élévation

Placer souvent le membre atteint en position d’élévation (plus haut que le niveau du cœur) afin d’aider l’œdème à se drainer.

Mouvement

Discutez avec votre médecin pour déterminer quelle activité vous pouvez faire avec votre condition. . . Par contre, continuez à bouger vos autres articulations le plus normalement possible.

Il est important, voir primordial, de demeurer actif afin d’éviter une détérioration générale de votre état de santé. Des activités simples comme aller marcher, nager ou toute autre activité significative pour vous contribueront à maintenir votre condition générale et à vous procurer des moments de plaisir. En effet, l’activité physique d’une durée de 30 minutes et plus amène le corps à sécréter une hormone, l’endorphine, qui produit un sentiment d’exaltation et aide à diminuer les hormones de stress qui circulent dans votre corps.

 Émotions et stress

Dans le contexte d’une blessure ou d’une chirurgie, il est tout à fait normal d’éprouver diverses émotions dont l’inquiétude, la peur et la tristesse. Le stress est aussi une réponse normale à la douleur et aux émotions. Par contre, si le stress et les émotions négatives prennent une trop grande importance, elles peuvent contribuer à augmenter la douleur. Il est donc très important d’appliquer les différentes modalités suggérées afin de briser ce cercle vicieux.

Ne laissez pas la douleur, le stress et les émotions négatives occuper tout votre esprit. Distrayez-vous avec ce qui vous fait plaisir : musique, lecture, émissions, discussions, etc. Entretenez les relations sociales qui vous font du bien, éviter l’isolement qui ne fait que renforcer votre condition douloureuse.

La méditation et la respiration sont des techniques simples pour diminuer la douleur et le stress. Il existe plusieurs applications que vous pouvez télécharger gratuitement pour vous accompagner dans ces exercices. (exemples d’applications : Respirelax et BamBou). Si cela est possible pour vous, vous pouvez aussi tout simplement aller marcher dans la nature et respirer le bon air frais. Vous pouvez également consulter les sites Web suivants pour avoir accès à de l’information très pertinente sur la gestion de la douleur : https://aqdc.info/informations-sur-la-douleur/documentation/ et https://www.passeportsante.net/ .

N’hésitez pas à demander de l’aide si votre état psychologique vous inquiète.

La douleur chronique (persistante)

La douleur persistante est une douleur qui est présente depuis plus de 3 mois ou qui est récurrente. Plusieurs facteurs influencent ce type de douleur et elle requière une évaluation et un traitement personnalisés. Si vous êtes en attente d’une chirurgie ou si, malgré la chirurgie, vous demeurez avec une douleur qui affecte votre quotidien, parlez-en avec votre médecin.

 

Votre médecin ou autre professionnel de la santé peut aussi vous référer aux 2 programmes suivants:

 Pégaso : programme d’éducation de groupe pour l’autogestion des symptômes douloureux. Il consiste en deux rencontres de groupe de 2 h (virtuelle depuis la pandémie) ou 1 seule de 3h et procure tous les enseignements nécessaires à la compréhension du mécanisme de douleur et à l'application de modalités prouvées efficaces pour l'autogestion de la douleur dont l'activité physique régulière.